François Hippolyte Lalaisse (1810-1884)
Lalaisse est né à Nancy en 1810. Elève de Charlet dans les années 1830, il partage avec les artistes de sa
génération le goût des voyages.
La mission que lui confient les éditeurs nantais Charpentier en vue de publier un recueil des costumes de la Bretagne
("la Galerie Armoricaine" qui paraît de 1844 à 1846) est le premier travail important que l'on connaisse de lui. C'est le point de départ
d'une riche carrière de lithographe.
Maître de dessin à l'Ecole Polytechnique de 1839 à 1877, il saura utiliser les conseils reçus de Charlet : voir
l'ensemble, les silhouettes, les lignes et les masses avant de voir le détail, utiliser des techniques simples mais efficaces, adaptées aux
conditions du voyage et de l'enquête (plume, aquarelle).
Il profite de ses vacances pour explorer la Bretagne au cours de 2 voyages : de Nantes à Saint-Thégonnec en 1843, de Chateaubriand à
Plougastel en 1844. Son carnet de route est un document remarquable bien que partiel, reflet sélectif de la société rurale bretonne.
Lalaisse est accompagné d'un, voire de deux compagnons de route. Il se déplace le plus souvent à pied, ce qui favorise
de multiples rencontres liées aux hasards de la route. Les difficultés à vaincre sont nombreuses : le touriste est inconnu ! Méfiance,
inquiétude, réticence face au voyageur-peintre sont fréquentes.
A chaque nouvelle étape, un important travail de persuasion est à recommencer. Lalaisse procède donc souvent par croquis rapides
et furtifs. Le crayon marque les contours, souligne les plis, les volumes. L'aquarelle donne la couleur et les détails.
Morbihan, de Locminé à Noyal-Pontivy
Cette femme rencontrée par Lalaisse entre Locminé, Pontivy et Noyal-Pontivy, porte le corsage de laine blanche à manches
longues et étroites avec des parements de poignets garnis de galons noirs et rouges.
Son corselet est de drap ou de velours noir sans manche, avec des galons rouges et verts, sa jupe plissée très serrée est
vieux rose et son tablier en soie noire. Elle porte un grand col blanc en linguerie et une coiffe blanche qui a l'air d'un voile avec deux barbes
longues et larges qui sont repliées sur le front et tombent sur les épaules. Le fond du bonnet est finement plissé.
La mode féminine de cette région telle que nous la montre Lalaisse a l'air assez archaïque surtout dans sa coiffe. C'est une tenue
plus sévère qu'en Cornouaille, assez proche parfois de celles du Léon et du Trégor au nord.
Costume de Noyal-Pontivy (1843)